Les Cinq

Petit résumé :

Il y a cinq clans :

Les Tempêtas : Ils contrôlent la météo et vivent dans une plaine avec une petite forêt, des rochers, de l'herbe, un petit lac nommé « L’œil du Dragarte » et une grande plage. Les Gazeux : Ils peuvent cracher des gaz soporifiques. Ils aiment calculer le temps qui passe entre le moment ou ils endorme quelqu’un et ou ils se réveillent. Leur nom est souvent en rapport avec le temps. Les Flammas : Ils peuvent s’enflammer tout entier et vivent dans un désert chaud, calme et doux, à côté du désert Arryde qui était, lui, aride et sec. Une frontière d'arbres morts et de rochers les séparent. Les Naturas : Ils parlent à la nature et vivent dans une forêt. Les Océars : Ils contrôlent et vivent sous l'eau.

PROLOGUE :

Sur la plus belle île de la planète vivaient des dragons. Il y avait toutes les saisons, toutes les plantes, tous les climats et tous les animaux du monde, sauf les humains. Les dragons avaient tout envahis et évolué différemment selon les endroits où ils s'étaient installés. Ils avaient ainsi créé cinq clans. Un jour, cinq dragons, des cinq clans, à qui il avait été donné des noms différents des leurs, étaient devenus amis. Ils étaient maintenant des vieux sages.

- Mes amis, dit Liuzéa, du clan des Tempêtas. L’heure est grave. Nous devenons vieux.

- San-an-ans bla-a-ague ? dit Choumi, le Gazeux, en courbant le dos et en imitant une voix de vieille dame.

- Très drôle. Je disais donc, reprit Liuzéa avec un ton théâtral, que nous n’avions personne qui puisse prendre la tête de nos clans après nous.

- Mais nous avons des enfants, intervint Nhawq, l’Océar. Ils le peuvent, non ?

- Ils sont trop âgés, le contredit Aqseb, du clan des Flammas. Et puis, ils ne se connaissent pas. Non, je pensais plutôt à un groupe de cinq amis qui ont des noms qui ne veulent rien dire.

- Nos petits-enfants ? suggéra Sauwa, la Natura. Ma fille a une belle couvée.

- Moi, c’est la femme de mon fils, dit Liuzéa.

- Ma petite-fille est née récemment, et ses parents ne lui ont toujours pas trouvé de nom, ajouta Aqseb.

- Les petits de ma fille ont éclos et ont déjà été nommés, et il ne reste plus qu’un œuf, déclara Choumi.

- Et toi, Nhawq ? demandèrent-il en chœur.

- Euh… la dernière couvée de ma belle-fille a déjà éclot…

- Il reste un œuf ? l’interrogea Aqseb.

- Non...

- Il y en a un qui n’a pas été nommé ? le questionna Liuzéa.

-Non plus...

- Comment ils s’appellent ? demanda Liuzéa.

- Saumon, Tsunami, Noli, Goutte, Vaguelette et Marée.

- Noli ? Drôle de nom… dit Aqseb.

- En notre honneur… répondit Nhawq.

- Eh bien ! Le voilà, notre cinquième dragonnet ! s’exclama Liuzéa.

- Le ou la Flamma s’appellera Magdanile, décida Aqseb. Noli et Magdanile...

- La Tempêta s’appellera Erna. Noli, Magdanile et Erna, récita Liuzéa.

- Le ou la Gazeux se nommera fitijdyk si c’est un mâle, Shamira si c’est une femelle, déclara Choumi.

- Et le ou la Natura, Fuoga, conclut Sauwa.

Soudain, il y eu un grand fracas au dehors. Deux dragons apparurent sur le pas de la porte.

- Mère, commença le Tempêta en s’adressant à Liuzéa, toute la couvée a éclos ! Il y a Brise, Orage, Éclair, Vent-Frais et Lune !

- Très bien, Ouragan, répondit Liuzéa, surprise. Mais Vent-Frais est un nom un peu… bizarre, non ? Tu ne pourrai pas le remplacer par Erna ?

- Lequel des deux est le plus bizarre ?

- Je t’expliquerais.

- Qu’y a-t-il, Chêne ? demanda Sauwa à son beau-fils.

- Bonjour. Je vous dérange sûrement, mais la couvée de votre fille a éclos, elle aussi, répondit Chêne. Nous les avons nommés Bourgeon, Fleur, Saule (pour vous), Milu (en honneur aux Cinq), Sapin, Herbe et Rose.

- Eh bien ça ne sera pas Fuoga, compris Sauwa.

- Shamira, Erna, Magdanile, Noli et Milu seront donc les Chefs de Clans quand ils seront grands, déclarèrent les Chefs de Clans devant les yeux ébahis de Raz-de-Marée et de chêne.

Chapitre 1 :L’anniversaire

Shamira était excitée comme une puce. Elle était déjà arrivée en haut du rocher et attendait ses amis. Elle était bleu nuit et avait des paillettes sous les ailes, comme une nuit étoilée. Sur le front, elle avait une tâche argentée en forme de lune et sur le dos, une autre dorée, comme le soleil. Elle imaginait facilement les expressions de ses amis :

Erna, sa cousine, une dragonne de trois mètres de haut, qui était du clan des Tempêtas, ferait une gueule en forme de O.

L'expression de Magdanile, une dragonne de cinq mètres de haut et du clan des Flammas, couleur de feu avec les épines dorsales bleues, était très facile à imaginer : rien. Magdanile restait toujours impassible.

Noli, lui, le grand dragon du clan des Océars de cinq mètres de haut, qui était bleu clair avec des taches blanches sous le ventre, afficherait un air tout à fait respectable.

Quand à Milu, un membre du clan des Naturas qui était le plus petit avec ses deux mètres de haut, il se moquerait un petit peu.

Toutes leurs expressions étaient si faciles à imaginer ! Tout ça, juste parce qu'elle les invitait à son anniversaire ! Elle les voyait déjà arriver en volant à tire d'aile.Tout se passa comme elle l'avait prévu, sauf deux choses : Milu fut gentil et ne se moqua pas, et Magdanile fit la grimace.

Lorsque Shamira lui demanda pourquoi, elle répondit :

- Je veux bien, mais quelqu'un m'accompagnera ?

- Pourquoi donc ? demanda Milu. Ne me dis pas que... tu as peur ?

- Mais non, face d'ortie ! C'est parce que mes parents craignent quelque chose qui c'est installé dans le désert Arryde et ils ne veulent plus que je voyage seule.

- Eh ben, fous-leur une baffe ! répondit Milu.

- C'est à toi que je vais foutre une baffe, le pacifiste ! répliqua Magdanile, qui adorait insulter Milu de tous les noms.

- Holà, calmez-vous ! s'interposa Noli.

- Pourquoi tu ne leur demande pas simplement de t'accompagner ? supposa Erna.

- Oui, c'est vrai, demande-leur de t'accompagner,

intervint Shamira.

- OK, j'y vole, conclut Magdanile en déployant ses ailes.

C'est à ce moment-là qu'une grosse masse rouge la percuta en pleine face. C'était un mâle du clan des Flammas, plus précisément le frère de Magdanile, Foudre. Avant que quiconque ne puisse ouvrir la gueule, il s'écria :

- Magdanile, nos parents ont disparus !

Chapitre 2 :Le problème

Le silence qui suivit cette simple phrase fut assez pesant. Shamira le rompit en disant, quand Foudre fut partit :

- Eh bien, c'est simple, nous allons mener l'enquête ! Mais qui veut bien inviter Magdanile chez lui le temps qu'on retrouve ses parents ? - Moi, moi ! dit Milu. - Non, moi ! répliqua Noli. - En tout cas, moi, je veux bien, annonça Erna d'une toute petite voix. - Bon. Déjà, Magdanile ne peut pas dormir sous l'eau sans se transformer en statue d'obsidienne. Pas chez Noli. - Mais, euh ! - Ensuite, elle va incendier la forêt des Naturas. Pas chez Milu non plus. - C'est pas juste! - Donc, elle dormira sur la plage à côté de l’œil du Dragarte, chez Erna. - D'accord ! répondit l'intéressée.

Le lendemain, chez Magdanile, le petit groupe trouva des traces de griffes. Apparemment, ses parents s’étaient débattus. La maison avait été pillée et la statuette miniature qui représentait la famille avait laissé une trace par terre, comme si elle avait été tirée par des petits êtres.

- Ça me fait peur, déclara Erna. Moi, je vais faire le tour de la maison pour prendre l’air.

Personne ne fit attention à elle. Sauf, bien sûr, quand elle cria :

-Venez voir ! J’ai trouvé quelque chose !

À ce moment-là, bien entendu, tout le monde se rua dehors. Ils la retrouvèrent derrière la maison. Elle tenait un petit objet gris foncé, de la forme d’un bâton tordu avec, dans la courbe, une petite boucle.

- C’est quoi ? demanda Milu. - Comment veut-tu que je le sache ? répondit Noli. - Taisez-vous, tous les deux ! intervint Magdanile. - C’est bizarre, tout de même, se dit Shamira. - Je n’aime pas cet objet, dit Erna. Quand j’ai mit ma griffe dans la boucle, un truc est sorti du trou qui est devant est m’a brûlée. On dirai une arme qui tire du feu, une arme à feu... - Vrai, dirent en même temps Milu et Noli. - Chut, je réfléchis, dit Magdanile - Ça doit être dur, dit Milu. - Vrai, dit Noli. - Vos bouches ! hurla Magdanile ( je vous rappelle que comme ce sont des dragons, ‘‘vos gueules’’ est poli pour eux, tandis que ‘‘vos bouches’’, non ). - Merci, merci, dit Milu - Ta tronche, répliqua Noli

Les yeux de Magdanile se mirent à briller et le font de sa gorge luisit d’une lueur bleutée.

- Tous à terre ! hurlèrent Noli et Milu en chœur.

Alors, Erna, qui était la plus forte de son clan à ce jeu, fit tomber la pluie ( elle est du clan des tempêtes et a un certain talent pour celle-ci ). L’eau fuma sur les écailles de feu de Magdanile, ce qui éteignit le feu de sa gorge. Elle se rua à l’intérieur en poussant un rugissement mi-terreur mi-haine. Les autres la rejoignirent. Erna était désolée, Milu et Noli fâchés, et Shamira gênée.

- Qu’est-ce qui t’as pris ? cria Magdanile à Erna.

Mais au lieu de se démonter, comme souvent, Erna répondit :

- Et toi, qu’est-ce qui t’a pris ? Tu sais très bien que Milu et Noli ne supportent pas la chaleur ! Alors du feu… - Peut-être, mais moi, hein ? Je supporte la pluie ? Est-ce que je supporte la pluie, d’après toi ? - C’était juste pour t’éteindre. Je te signale qu’il fait grand soleil maintenant. - Euh… les filles… dit Noli. - Toi, tais-toi ! Sortez tous de cette maison ! - Magdanile, intervint Shamira, regarde…

Elle regarda. Quatre dragons se tenaient sur le pas de la porte : deux mâles et deux femelles. Goutte, le petit frère de Noli, Vent, un ami des parents Erna, Fleur, la grande sœur de Milu, et Astre, la petite sœur de Shamira. Ils venaient leur annoncer la disparition des parents de chacun.

Chapitre 3 :Arryde

Shamira savait qu’il n’y avait que deux endroits d’où le danger pourrai provenir : la mer du côté sud et du côté ouest, et le désert Arryde, le désert voisin de celui de Magdanile. Elle savait que seul Noli pouvait respirer sous l’eau, mais que tout le monde pouvait aller dans le désert. - L’instant est grave, dit-elle d’une voix ferme, sans pour autant empêcher un petit sourire de s’installer au coin de ses lèvres. Nos parents ont disparu et nos clans sont sur le point de faire de même, et voilà une occasion de nous montrer digne de notre futur titre de Chefs de Clans. Je croit que nos parents kidnappés ont été rapatriés dans le désert Arryde. Alors, rendez-vous à l’arbre mort, demain, au soleil levant. L’arbre mort se trouvait au milieu de la frontière entre le désert Arryde et le désert des Flammas. Les quatre amis se retrouvaient souvent là.

Le lendemain matin, Shamira arriva au point de rendez-vous et y retrouva Erna, Magdanile et Noli.

- Où est Milu ? Demanda-t-elle. - Disparu… répondit Magdanile en faisant un vague signe de tête vers le désert Arryde. - Alors, il faut agir !

Et Noli, car c’était bien lui qui avait parlé, fonça vers le désert habité par des êtres étranges. Même si Milu était comme un frère pour lui, et qu’il mit toute son âme à courir pour sa vie, l’Océar fut tout de suite arrêté par une espèce de singe qui n’était poilu que de la tête. Il marchait sur deux pattes et avait un corps blanc avec un rayure au milieu du ventre et une autre le long de la jambe gauche. Une grosse poche pendait derrière sa tête. La chose la rabattit sur sa tête au moment où il les vit.

- Hein ? C’est quoi ce truc ? demanda Noli en soulevant la bête du bout de la griffe. C’est tout mou. Vous croyez que ça se mange ? - Je ne crois pas, dit Magdanile. En tout cas, ça ne doit pas être très bon. Je pense que ça aurai plutôt un goût de fraise pas mûre. Tu sais, gluant et collant, pas assez sucré,… C’est peut-être parce qu’il n’est pas mûr qu’il est tout blanc, tu ne crois pas ? - Attention ! cria Shamira.

Elle regardait l’objet gris, métallique et froid que tenait l’animal. Il y eut un déclic.

- Une arme à feu ! s’écrièrent en chœur les quatre amis. - Exactement, dit l’humain dans un rictus.

Et il tira. Puis, plus rien.

Chapitre 4 :L’humain

Lorsque Shamira se réveilla, elle regarda autour d’elle et vit, à sa droite et à sa gauche, des murs transparents. Devant et derrière elle, des murs en pierre froide. Elle se trouvait dans un salle de quatre mètres de haut et de large et de six de long. Devant elle, une porte. Elle s’avança, mais elle était attachée par des chaînes au mur du fond. Même en étirant son cou, elle ne pouvait atteindre la porte. Elle voulu ouvrir la gueule pour cracher du gaz (auquel elle résistait), mais une muselière la retenait fermée. Elle regarda ses amis par la vitre, qui étaient dans la même situation qu’elle. Erna venait tout juste de se réveiller, à quelques cellules de la sienne. Noli, à sa droite, était réveillé avant elle. Loin à sa gauche, Shamira apercevait Milu et ses parents. Elle n’eut pas le temps de continuer sa réflexion qu’un humain entrai dans la cellule. L’humain portait une grande gamelle remplie de tranches de viandes. Il avait l’air apeuré. La dragonne fit mine de dormir. Il parut soulagé, ce qui peut se comprendre car, à côté, Noli recevait la même visite mais pas aussi calmement. En effet, il se débattait comme dix beaux diables, et l’humain semblait au bord de la crise cardiaque. Mais, contre toute attente, le visiteur de Shamira s’approcha d’elle et la ‘‘réveilla’’. Il la détacha du mur et lui enleva sa muselière pour qu’elle puisse manger. Elle cracha son gaz soporifique en se disant qu’il était bien pratique. Elle n’aimait pas tuer, et elle mangea donc de la vache plutôt que de l’humain, puis elle sortit et libéra tous les autres dragons, sauf Noli, qui n’avait toujours pas été détaché. Elle lui fit signe de se calmer. Au bout d’un certain temps, quand l’humain fut sûr qu’il s’était bien calmé, il le détacha. Et Noli redoubla de fureur. Il le tua d’un coup de griffe.

- C’est dégoûtant, ses trucs mous, dit-il. - Toi aussi tu est dégoûtant, répondit Shamira en observant le cadavre avec répugnance.

Enfin réunis, les dragons se dirigèrent vers la sortie du couloir. Après la porte, ils se retrouvèrent dans une grande salle où ils pouvaient se mouver facilement. Au milieu de cette salle trônait un humain qui avait un air terrifiant. Il tenait dans un pistolet chaque main. Tous les dragons se déployèrent pour tenter d’atteindre la sortie. L’humain tirait, tirait, tirait… et à lui seul, il parvenait à tenir les 124 dragons à distance de lui et de la porte. Shamira vit des dragons qui esquivaient, d’autres qui reculaient, blessés. Milu faisait apparaître des plantes guérisseuses pour les soigner, mais il en venait toujours plus. Enfin, Shamira perçut une faille dans le comportement de l’humain : il tirait moins bien de sa main droite. Une chance infime de pouvoir passer derrière l’homme se dessina, donnant une flammèche d’espoir à Shamira. Elle fit signe à Noli, mais il était trop concentré sur le combat qui faisait rage pour lui prêter attention. En revanche, Magdanile reçu le message. Elle fit en sorte de se rapprocher de Noli et de lui expliquer. Ils commencèrent à dire quelque chose à tous les dragons, et ceux-ci se déplacèrent, petit à petit, vers la gauche du tireur. Les Gazeux auraient bien craché leur gaz et les Flammas leur feu, mais la nourriture qui leur avait été donné les avait empêché de faire leurs réserves. Shamira se glissa discrètement derrière le monstre et avait presque atteint la porte lorsqu’une balle fila comme le vent vers sa mère. Celle-ci s’écarta vivement, mais la reçu en pleine aile. Folle de rage en voyant s’écrouler sa mère, Shamira fit demi-tour et trancha la gorge de l’humain. Pour plus de précautions, ou plutôt pour se défouler, Shamira l’écrasa, le coupa, le troua, jusqu’à se qu’il n’y ait plus qu’une magnifique bouillie par terre.

Plus tard, les humains partirent, et Shamira, Noli, Magdanile, Milu et Erna devinrent de très bons Chef de Clans.

Fin