7h00. Je me lève, je m'habille et je mange. Je prends mon sac et mon vélo et je pars. Je suis stressée. 3 km plus loin, je m'arrête.8h30. Je m'approche d'une silhouette encagoulée, à l'entrée d'un jardin.

- Coucou Lisa, ça va ? je demande.

- Oui. Dis donc, t'en as mis du temps !

- Eh oh, il y a 3 km jusqu'ici !

- Allez, dépêche, on va être en retard !

J'attache mon vélo à un lampadaire et on commence à marcher. Arrivées devant un grand bâtiment entouré d'une grille, on s'arrête. Il fait froid. Un orage éclate. Je mets ma capuche, remonte la fermeture Éclair de mon manteau et fait signe à Lisa. On entre dans l'enceinte du bâtiment. Un garçon nous saute dessus.

- Purée, vous étiez où ? J'ai grave flippé en voyant que vous étiez pas là ! En plus elle est trop chelou, c'te barraque !

- Ouh là, du calme, Lucas ! On as fait ce qu'on pouvait.

- Ouais, mais quand m...

Une sonnerie retentit, le coupant court dans sa réplique. La rentrée au collège, c'est vrai que ça fait bizarre. "Bienvenue à toutes et à tous pour cette première année dans notre collège, déclare une voix dans les hauts-parleurs. Veuillez vous avancer au centre de la cour, nous allons annoncer les classes." Quelques minutes plus tard, je me retrouvai en 6ème C et Lucas et Lisa en 6ème A. Youpi, je sens que je vais bien m'amuser... En première et deuxième heures, on distribue des tonnes de papiers. Après c'est la récréation et j'ai du mal à retrouver Lisa et Lucas mais finalement je les aperçois. Puis deux heures de cours qui paraissent indéfiniment longues. Enfin, quand j'y repense, je n'ai quasiment rien appris, à pars que ma prof de maths était nulle et que mon prof de musique ne se faisait pas respecter et ne savait pas gérer ses cours.

Le soir, quand, épuisée, je rentre chez moi, je m'allonge sur le flanc de la colline, derrière la maison, et j'écoute. Je regarde. Je sens. J'écoute le bruissements des feuilles, les sifflement du vent et le ronronnement régulier de la route. Et je repense aux cris dans la cour, aux annonces dans les hauts-parleurs et à la sonnerie. Je regarde les papillons, voletants de fluers en fleurs, les oiseaux, pépiant doucement, et le soleil, perçant enfin derrière les nuages. Et je repense aux garçons qui jouaient au foot, aux surveillants qui grondaient ceux qui avaient cassé la fenêtre du bureau de la principale. Je sens l'herbe humide sous mon dos, l'odeur de l'automne et je me sens bien... Si vous n'avez jamais vécu ça, ce moment de joie, je vous plains, vraiment. À ce moment, je me sens vraiment... HEUREUSE !!!