Il était une fois la déesse Mala. C'était au commencement de la Terre, alors que celle-ci n'était qu'un amas de boue et de cailloux. La déesse Mala vivait seule, avec pour provisions une bouteille d'eau, une passoire, de la superglu et deux potions : une de lumière et une de vie. La potion de lumière lui servait de lampe, car en effet, ni la nuit, ni le jour, ni le Soleil, ni la Lune, ni les étoiles n'existaient. Alors elle vivait non pas dans le noir, mais dans un monde sans lumière, donc sans couleurs. La potion de vie, quand à elle, ne servait qu'à maintenir la déesse en vie. Elle en consommait une goutte toutes les 100 heures, vu qu'elle ne pouvait pas calculer en jours. Elle savait bien qu'elle mourrait, l'immortalité ça n'existe pas, et puis, qu'est-ce qu'elle s’ennuierait...Un jour, enfin après 3 milliards 4 millions 6 346 heures, elle en eut marre. Elle rassembla son courage à deux mains, enfin, à aujourd'hui, enfin bref, et versa généreusement de la potion de lumière dans le ciel. Elle appela cette source de lumière : Soleil. Alors, elle vit la désolation du paysage et en fut... eh bien... désolée. La déesse attrapa la passoire et se mit à l'ouvrage. Au bout d'un certain temps, elle eut un tas de terre à sa droite et une grande flaque d'eau à sa gauche. Elle rassembla tous les cailloux en un tas et admira son travail. Puis elle alla se coucher. Laissez-moi vous éclairer sur quelques points pendant qu'elle dort : Dans ce monde, les divinités ne sont ni invincibles ni immortelles et n'ont pas de superpouvoir gnangnan. D'ailleurs, cette déesse-là n'était pas très forte : elle était gauche, autrement dit maladroite. C'est ce qui lui avait valu le nom de Mala. Ah, je vais devoir reprendre mon histoire, elle se réveille. Mala observa son travail, puis prit la superglu et se mit à souder les cailloux. Lorsqu'elle eut fini, elle recula et admira. Puis, elle regarda fixement le Soleil et lui dit :

"Tu es trop lumineux. Il va falloir que je remédie à ça."

À force de le fixer, des larmes salées roulèrent le long de ses joues et tombèrent dans la flaque d'eau. Voyant qu'elle venait de saler son eau, elle pleura de plus belle, ce qui ne fit qu'aggraver les choses. Enfin, elle se reprit et arrêta de pleurer. Elle goûta l'eau, qui avait désormais envahi la majorité de la planète, puis la cracha, écœurée. Ce qu'elle appela par la suite océans et mers étaient extrêmement salé. Dépitée, elle versa tout le contenu de sa bouteille d'eau dans un rocher creux et obtint ainsi une source infinie d'eau pure. Puis, elle rentra se coucher. Elle se retourna, se retourna, mais en vain : le sommeil ne vint pas.

"Impossible de dormir, avec toute cette lumière ! Soleil, gare à toi !"

Mala se leva donc, et chassa le Soleil de l'autre côté de la Terre. L'obscurité se fit immédiatement. Mala chercha à tâtons la potion de lumière et en versa trois gouttes dans le ciel. Elle nomma l'astre ainsi créé : la Lune. Et elle retourna se coucher. Malheureusement pour elle, elle trébucha sur un rocher et des gouttes de lumières éclaboussèrent le ciel. Ainsi furent créées les étoiles. Il n'y avait plus une seule goutte de lumière. Le lendemain, Mala fabriqua de petits bonshommes en terre et en cailloux et joua avec. Mais elle se sentait seule... alors, elle voulu en faire vivre un avec sa potion restante : celle de vie. Mais la malchance lui jouait des tours : elle trébucha sur un tas de terre et la potion éclaboussa un bon paquet d’humains (en tout cas c'est comme ça qu’elle les appela). Furieuse, elle jeta le tas de terre en l'air, et c'est pour ça qu'il y en a un peu partout sur la planète. Malheureusement, ce faisant, elle créa des bosses sur la poitrine des bonshommes qui n'était pas encore vivants. Et les humains vivants lui chipèrent sa potion de vie et en donnèrent aux bonshommes de terre ; puis ils modelèrent toutes sortes d'animaux à qui ils donnèrent vie. Quand Mala récupéra la fiole de potion, elle était vide. Alors, Mala n'eut que le temps de voir le désastre qu'elle nomma la Terre et de dire au soleil et à la Lune de tourner. Par la suite, la déesse mourut car elle n'avait plus de potion de vie, et elle ne vit pas les plantes pousser, mais il y en eut. Ainsi fut créée la Terre, un désastre devenu paradis.