Un jour, une Terre. Un jour, une vie. Puis les humains, hommes et femmes. Voici leur histoire.

Un humain, une humaine. Aucune haine. Un enfant, deux enfants, plein d'enfants. Des descendants.

Des humains qui évoluent, Qui grandissent et qui apprennent, Qui inventent, construisent, détruisent, Et qui enfin trouve l'équilibre.

Un équilibre pas très stable, Comme un rocher sur un cure-dents, Un équilibre phénoménal, Qui tient et tient puis cède lentement.

Les humains inventent des limites, Puis les dépassent et envahissent. Des hommes, des femmes tombent en faillite, Et les plus riches les haïssent.

Les bombes, les explosions, les tirs, N'épargnent même pas ceux qui se rendent. Ne leur laissent pas le temps de dire Ce qu'ils donnent à leur descendance.

Et sous ces désastres, ces batailles, Il y a la Terre qui sent et voit. La Terre, blessée, couverte d'entailles, À cause des Hommes sans foi ni loi.

Mais la Terre qui voit, sent tout, Remarque trois soldats, loin, là-bas. Ils fuient la mort, ils ne sont pas fous, Ils vont là où on les protégeras.

L'un est aveugle, un autre est sourd, Le dernier est muet mais plein d'amour, Ils construisent une jolie maison, Et voient défiler les saisons.

Ils oublient les batailles, les guerres, Ils chérissent la Nature, la Terre, Ils plantent des chênes et des bouleaux, Leur relation est plus pure que de l'eau

Ils s'aiment et s'entraident sans relâche. Mais ne se tuent pas à la tâche, Au contraire, ils se vivifient, Rencontrent et découvrent la vraie vie.

La Terre a tout vu, entendu, Maintenant elle sait Que les humains peuvent détruire, Mais aussi construire.

C'est juste qu'il ne l'ont pas tous remarqué. Tout à coup, la Terre Fut prise d'un violent tremblement, Qui se répercuta sur toute sa surface.

Les humains n'avaient pas assez Pris soin d'elle durant ces dernières années. Ils étaient trop occupés À se piller, à se ruiner.

Maintenant, elle tremblait, Des ouragans ravageait des villes, Les océans montaient En engloutissant des îles.

Dans tout ce carnage, Les trois handicapés Surmontant la difficulté de l'âge, Se mirent à grimper.

Grimper, grimper, jusqu'au sommet De l'Everest, au pied duquel ils étaient. Arrivés en haut, ils rencontrèrent Une jeune femme qui avait renié les frontières.

Elle leur dit s'appeler Gaïa, Et l'écrivit pour celui qui n'entendait pas. Ensemble, ils survécurent En construisant une petite masure.

Une fois que les éléments Eurent fini de se déchaîner, Ils descendirent tranquillement, Et se remirent à bêcher.

C'était les seuls survivants. Ils rebâtirent un bon équilibre, Ils eurent des enfants, Et tous ensemble, ils étaient libres.

Au fil des années, Les trois handicapés Retrouvèrent la vue, l'ouïe et la voix.

Et ensemble, à la main, Ils construisirent le monde de demain, Dont ceux d'hier avaient tant rêvé.