Soir d’hiver. Il fait bon.

Le ciel est dégagé, la lune est pleine. Tout est silencieux.

Quelques étoiles brillent déjà.

La Lune rayonne si fort que je pourrais éteindre mes phares.

C’est beau.

Une chouette hulule dans le lointain. Puis le monde se tait à nouveau.

C’est si beau.

La Lune m’éblouirait presque. Mais elle est juste assez forte pour que je puisse l’admirer.

Douceur. Attention.

Soudain, vacarme. Lumière. Voiture. Horreur.

Je plisse les yeux, éblouie. Furieuse.

Brute ! Déjà elle s’éloigne.

Le silence revient. Et la beauté. C’est si doux.

Je m’arrête. Éteins mon phare. Observe, attentive, seule au monde.

Je sors mon téléphone pour immortaliser cet instant éphémère.

Inutile. Je m’en doutais. C’est contre nature. L’éphémère est éphémère. Évidemment.

Tout le monde peut voir ça, mais je suis seule. Seule à connaître cet instant de douceur.

La vie est en suspens. Le temps est en arrêt.

Moi-même je suis figée.

Mais il faut que je rentre. Je dîne. Un peu plus tard, bien décidée à persister, je me demande s’il n’y a pas un autre moyen de rendre éternel cet éphémère. Dessiner ? Non. Écrire. Je m’installe à ma fenêtre…

Nuages. Plus de Lune. Plus d’étoiles. Grisaille. Impossible de décrire.

J’écris.